Cela fait un mois que l’Euro féminin s’est conclu par de grandes célébrations et la victoire des Lionnes anglaises. Non seulement le tournoi est entré dans l’histoire du football féminin, mais il a également établi des records en termes de recherche. Jamais auparavant il n’y a eu autant d’intérêt pour la compétition qu’en 2022. Cela reflète ce que nous avons déjà vu dans les classements et les médias – l’intérêt pour le tournoi a atteint de nouveaux records et les fans du monde entier ont partagé une nouvelle euphorie pour le football féminin.
L’intérêt pour l’Euro féminin a augmenté de 233% depuis 2017 en France
La France avait déjà constaté un intérêt accru pour le tournoi, en 2017, lorsque le pays s’était qualifié pour les demi-finales. Cela explique l’intérêt de recherche plus élevé, qui était déjà plus important par rapport à d’autres pays. Néanmoins, l’intérêt a encore augmenté de 233 % cette année. La diffusion sur TF1 y contribuant probablement. Comme cela était déjà le cas lors de la dernière Coupe du monde de foot féminin, organisée en France. Compétition qui avait illustré le début d’engouement constaté durant cet Euro.
Même constat dans les autres pays
En 2017, l’intérêt en Allemagne et en Espagne était encore relativement faible, variant entre 11 et 17 avec un maximum de 100. Cette année, les tendances de recherche montrent une augmentation drastique entre 200% et 800% via Google Trends (l’outil en ligne enregistre l’intérêt sur une échelle de 0 à 100 et, dans ce cas, montre à quel point les gens recherchent activement le tournoi et suivent le sport).
Aux Pays-Bas, champion en 2017, le constat est un peu le même qu’en France. La précédente édition avait marqué un début d’engouement. En conséquence, nous n’avons constaté qu’une augmentation de 28 % de l’intérêt dans le pays. Cependant, l’historique de recherche montre un autre détail intéressant. Le terme de recherche néerlandais pour l’EM féminin, « EK vrouwen », n’a été établi dans les recherches que depuis le tournoi de 2017. Jusque-là, le terme n’avait presque aucun intérêt de recherche dans Google Trends. C’est donc la victoire qui a tout changé pour les Néerlandaises.
Angleterre: les fruits de la victoire
Non seulement l’Angleterre a remporté le tournoi, mais elle est à l’avant-garde de l’intérêt croissant. Google Trends a enregistré une augmentation de 809 % dans le pays. Certes, le rôle de pays-hôte et la victoire de la nation ont influencé ces résultats. Lorsque l’Angleterre s’est qualifiée pour les demi-finales en 2017, l’intérêt était encore relativement faible. Cependant, la couverture des médias et des réseaux sociaux a joué un rôle plus important cette année qu’il y a 5 ans. C’est ainsi que le tournoi s’est fait connaître du public. L’Espagne reflète également cette tendance, affichant une augmentation de 809%. Alors que le pays n’a atteint les quarts de finale qu’en 2017 et 2022, le sport semble être plus au centre de l’attention cette année et la nation montre plus d’intérêt que jamais.
Le foot féminin sous le feu des projecteurs
Surtout, l’Euro féminin 2022 a réussi à faire connaître le football féminin à un public plus large et à accroître l’intérêt dans le monde entier. La diffusion du tournoi, la couverture médiatique et les réseaux sociaux ont donné au football féminin l’attention qu’il mérite. Avec l’intérêt accru de 2017 à 2022, une tendance se dessine que nous pourrions voir dans les ligues professionnelles à l’avenir.
De 4 à 16 équipes : une évolution positive pour l’Euro féminin
Le premier Euro féminin a officiellement été célébré en 1984. Soit 24 ans après le premier Euro masculin. À ce moment-là, seuls quatre pays participaient au tournoi final qui se composait des demi-finales et de la finale. Trois matches de football au total donc. L’UEFA a gardé le même format jusqu’à la sixième saison en 1995. Soit une édition de plus que pour ces messieurs qui avaient vu le nombre d’équipes engagées augmenter dès la cinquième édition.
En 1997, avec la septième édition de l’Euro féminin, le nombre d’équipes nationales participantes a doublé. Elles sont désormais huit à prendre part à la compétition. Une phase de groupe ayant été ajoutée. Ce format a duré trois éditions.
La prochaine étape s’est produite lors de la dixième édition en 2009. Pour la première fois, 12 équipes se sont affrontées pour le titre européen avec une phase de groupes, des quarts de finale, les demi-finales et la finale. Il a ensuite fallu attendre la douzième édition, en 2017, pour que le tournoi féminin suive le même chemin que son homologue masculin et adopte un format à 16 équipes. Une formule qui sera encore adoptée en 2022 et en 2025.
Si l’on considère le fait que l’Euro masculin est passé à 24 sélections engagées, en 2016, pour sa quinzième édition, on peut largement penser que la fédération européenne pourrait envisager un changement de formule pour la compétition féminine, probablement, en 2033.
Si une telle différence dans le format des deux compétitions peut poser quelques questions, il convient de rappeler que la première édition de l’Euro masculin officiel a eu lieu en 1960, soit avec 24 ans d’avance. On peut donc que l’Euro féminin a largement refait son retard.
+1074% !! La fréquentation explose à l’Euro féminin
Surtout qu’avec l’évolution du format, la fréquentation a fortement progressé au fil des éditions. Entre 1984 et 2017, elle a augmenté de près de 1074 % !!! L’édition 2017 a ainsi rassemblé un total de 247 041 spectateurs contre 20830 personnes en 1984 ! Pour être juste, c’est assez logique sachant qu’il y a forcément plus de matchs que durant les compétitions précédentes.
Il est donc plus pertinent d’analyser le taux remplissage des stades (Il prend en compte le nombre de personnes dans les tribunes par rapport à la capacité du stade). Comme tu peux le voir sur le graphique, lors du premier Euro féminin, le taux de remplissage était d’environ 29%. 33 ans plus tard, 48% des stades étaient remplis de supporters. Au premier coup d’œil, cela a l’air peu conséquent mais on peut remarquer que le début des années 2000 apparaît comme un pas en avant pour la compétition européenne, notamment en termes de régularité.
En effet, avant l’Euro 2001, le taux de remplissage est passé sous la barre des 20 % à deux reprises : en 1987, en Norvège, et en 1995, lorsque les matchs se disputaient en format aller-retour. De plus, il n’a dépassé les 30 % qu’une seule fois, en 1991, au Danemark.
Au contraire, après 2001, le taux de remplissage des stades n’est passé sous la barre des 30% que lors de l’Euro 2005, en Angleterre. Le record appartenant à la Suède, en 2013. 66% des stades étaient remplis pour l’ensemble du tournoi, pour une moyenne de 8676 supporters par match. Cette édition détient également le record d’affluence pour un match dans l’Histoire du Championnat d’Europe. Cela s’est produit lors de la finale entre l’Allemagne et la Norvège lorsque 41 301 personnes s’étaient ainsi réunies pour voir l’équipe allemande soulever le trophée.
Il est plausible de penser que ces records pourraient être battus lors du prochain Euro en Angleterre, surtout si les « Trois Lionnes » parviennent à aller loin dans la compétition.
Une domination sans partage de l’Allemagne
On connaît la célèbre maxime de Gary Lineker : « Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin… C’est l’Allemagne qui gagne. » …. C’est on ne peut plus vrai avec L’Euro Féminin. L’équipe allemande a ainsi remporté l’Euro féminin à 8 reprises sur 12 éditions ! Un record, évidemment.
Après des succès lors des éditions 1989 et 1991, la Mannschaft n’a pris que la 4e place lors de l’édition suivante, en 1993, laissant le trophée à la Norvège. Ce n’était que partie remise ! Revancharde, elle remportera les 5 compétitions européennes qui suivront ! Les Pays-Bas réussiront à briser cette hégémonie, en 2017, à domicile, avec un succès contre le Danemark. L’Allemagne voudra sûrement, une nouvelle fois, remettre les pendules à l’heure et récupérer SON trophée.
Surtout, ses joueuses en profiteront sans doute pour améliorer les nombreux records que compte leur équipe nationale. Celle-ci est en effet, et sans surprise, la meilleure attaque dans l’histoire du tournoi. Elle a ainsi marqué 109 buts sur un total de 48 matchs. Pour une moyenne de 2,27 buts par match. Là aussi, un record. Les deux meilleures buteuses de l’Histoire de l’Euro féminin sont également allemandes : Inka Grings et Birgit Prinz comptent ainsi 10 buts chacune. Charge aux attaquantes que sont Tabea Waßmuth et Lea Schüller de poursuivre cet héritage en 2022…
Qui pour briser la domination allemande à l’Euro 2022 ?
Malgré les performances puissantes du passé, l’Allemagne n’est pas la seule favorite pour l’Euro 2022. Les joueuses des Pays-Bas, championnes en titre, reviendront en force derrière Vivianne Miedema et Lieke Martens. En tant qu’hôte du tournoi, l’Angleterre fait forcément partie des favoris après une défaite en demi-finale il y a 5 ans. La France jouera, elle aussi, crânement sa chance pour tenter de remporter son premier trophée international chez les femmes.
Les pays scandinaves auront également leur mot à dire. Notamment la Suède qui arrive avec confiance cette année. La récente publication d’un guide sur « Comment arrêter la Suède est là pour le prouver… Il serait temps que les Suédoises remportent de nouveau cette compétition. Elles qui furent les pionnières du genre après leur succès en 1984, menées par une certaine Pia Sundhage, devenue ensuite une des coachs les plus décorées et les plus prisées.
Mais ce fut leur seul et unique couronnement, si l’on excepte la médaille d’argent olympique, en 2016… C’est bien maigre pour l’un des premiers pays à avoir créé une équipe nationale féminine.
Place à la compétition !
Comme tu peux le voir, l’Euro féminin n’a cessé d’évoluer positivement depuis sa création, en 1984, que ce soit en termes de format, de fréquentation ou de niveau des équipes qui sont plus nombreuses à pouvoir se jouer la victoire.
L’Euro 2022 viendra sans doute confirmer cette tendance avec des matchs passionnants à venir. Alors tiens-toi prêt pour le match d’ouverture entre l’Angleterre et l’Autriche. Il aura lieu le 6 juillet prochain, on le rappelle.