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SPORTS | juillet 11, 2020

« Un joueur, un maillot » : Tottenham ’94 – Klinsmann renverse l’opinion

Notre série « un joueur, un maillot » met en scène une série de maillots rétro vendue par JD. Nous mettrons à l’honneur un joueur qui aura marqué la saison qui lui correspond. Il n’est pas question ici de désigner le meilleur footballeur de l’équipe mais de valoriser un joueur, soit car il a été l’un de ses membres emblématiques, soit simplement car son année a donné lieu à un évènement marquant ou atypique. Après Rio Ferdinand, c’est désormais au tour de Jürgen Klinsmann et le maillot de Tottenham’94.

Klinsmann ou la force de caractère allemande… Rien de plus difficile pour un joueur arrivant dans un club que de devoir faire face à la défiance de ses propres supporteurs mais aussi des médias. C’est pourtant ce qu’a dû affronter Jürgen Klinsmann durant cette saison 1994-95 avec Tottenham.

Le maillot : Du classique, simple mais efficace

Tout d’abord, le fameux maillot. Peu de choses à en dire car il s’avère très simple. De couleur blanche, il dispose de manches courtes, d’un col relevé dans un bleu contrastant et est fabriqué dans un tissu en polyester léger. On peut aussi apercevoir des liserés de couleur bleu et jaune sur les manches. Bref, on ne sort pas des sentiers battus de la part d’Umbro, l’équipementier qui a produit ce maillot et qui a été le partenaire de Tottenham entre 1991 et 1995.

Maillot-Tottenham-Klinsmann

Comme pour tous les maillots de foot’, on retrouve le sponsor, Holsten, une entreprise de brasseries, qui est aussi présent et visible au centre. La marque accompagna les Spurs de 1983 à 1995. Enfin, tu peux également remarquer l’écusson de l’époque, brodé sur la poitrine, avec le fameux coq si caractéristique de Tottenham. Bref, un maillot passe-partout mais élégant… Et c’est bien là l’essentiel !

Le contexte : une arrivée sur la pointe des pieds pour Klinsmann

Alors question contexte, à l’orée de la saison 94-95’… Comment dire… Difficile de faire pire ! Le club est plus habitué à végéter dans la seconde partie du classement que de postuler aux places en coupe d’Europe… Mais comme si cela ne suffisait pas, ils ont connu bien des soucis en dehors du terrain ! En effet, lors de la saison 1993-94, les Spurs sont accusés de malversations financières par la Fédération Anglaise. Des irrégularités intervenues dans les années 80 sous la direction du propriétaire de l’époque, Irving Alan Scholar.

Et le couperet est tombé très vite avec une sanction inédite dans l’histoire du football anglais : 600 000 Livres d’amende (bon de ce côté-là, pas de problèmes…) mais surtout une exclusion de la FA Cup, la Coupe d’Angleterre pour la saison 94-95’ et une pénalité de 12 points en Premier League pour cette même saison. Ce qui, pour un club en réelle difficulté sportive, pourrait signifier une descente en seconde division. Le Propriétaire, Alan Sugar, plaidera la cause de son club en faisant appel, arguant que tous les responsables n’étaient plus au club. Pour tenter de se sauver, le club va alors voir les arrivées à l’intersaison des internationaux roumains, Dumitrescu et Popescu, et donc de Jürgen Klinsmann.

Copyright @Pinterest.co.uk

L’Allemand, champion du monde en 90 et qui a connu les plus grands succès, sort d’une aventure de deux ans à Monaco qui s’est terminée par des critiques incessantes envers ses coéquipiers et un rôle d’unique attaquant de pointe qui ne lui plaisait guère. Il veut profiter donc profiter de cette arrivée pour 2 millions de Livres du côté de Londres pour repartir du bon pied… Mais cela ne s’annonce pas facile…

La saison : quelconque sur le plan collectif mais brillante individuellement !

En effet, lorsque l’Allemand débarque à Londres, on ne peut pas dire qu’il est accueilli à bras ouverts… Fans comme médias sont particulièrement critiques à son égard.

La rancune des Anglais

Pourquoi ? D’abord, parce qu’il a fait partie de cette fameuse équipe allemande qui a brisé les rêves de Coupe du Monde des Anglais en 1990. Ensuite, parce que sa réputation de simulateur le précède… Et les « diver » comme on les appelle là-bas, n’ont pas bonne presse outre-Manche (en même temps, qui les apprécie vraiment…). Un journaliste du Guardian osera même un article : « Pourquoi je déteste Jürgen Klinsmann » !

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Mais comme souvent dans le football, les actes sont plus pertinents que les mots. Surtout quand le talent est présent. Et du talent, l’attaquant en a à revendre ! Il va briller dans le système très offensif de son entraîneur, Ossie Ardiles, dépité par la sanction de la fédération anglaise. Une tactique qui ne connaîtra pas beaucoup de succès et qui mènera à son limogeage dès le mois de novembre. Il sera remplacé par Gerry Francis. Dans le même temps, la situation va s’améliorer pour Tottenham en dehors du terrain.  Ainsi, si l’amende que le club devra payer a été augmenté à 1.5 millions de Livres suite à l’appel du club, les points de pénalité et l’exclusion de la FA Cup ont été levées !

Les temps sont durs pour Tottenham

Cependant, le club ne brillera pas particulièrement. Au final, ce sera une 7ème place en championnat, ce qui représente tout de même la meilleure performance des Spurs en cinq ans, et surtout une désillusion en demi-finale de la FA Cup (comme quoi cela valait quand même le coup d’être réintégré !). Le club voit ses rêves de trophée briser par une humiliation sur le terrain d’Everton. Défaite 4 buts à 1. Pourtant, sur le plan individuel, Klinsmann va se démener comme un beau diable pour sortir son club du marasme dans lequel il s’est embourbé. Au point que ses perfomances vont retourner l’opinion… Mais pas que ses performances d’ailleurs…

Le moment : Klinsmann, footballeur de l’année en Angleterre !

Et c’est peu dire qu’il va briller… Aligné aux côtés de Teddy Sheringham tout au long de la saison, le duo fait des merveilles.

Klinsmann-et-Tottenham-bis

Il laisse parler son talent… Et son autodérision !

Résultat : 18 buts en championnat pour Sheringham et 20 pour Klinsmann. Plus deux buts en FA Cup pour l’Allemand qui termine la saison avec 22 buts en 43 apparitions. Des performances, associées à une combativité à toute épreuve, qui vont définitivement faire taire les dernières critiques que l’attaquant avait déjà réussi à réduire dès ses premiers matchs officiels avec Tottenham !

En effet, pour ses débuts sous le maillot des Spurs, Klinsmann va non seulement inscrire un but de la tête permettant la victoire de son équipe sur le terrain de Sheffield United… Mais il va faire plus que cela ! Laissant ouvertement s’exprimer son humour, il célèbrera son but… en plongeant au sol ! Il en fera de même lors de son premier match à domicile, à White Hart Lane, contre Everton durant lequel il marquera un doublé. Face à autant d’autodérision, l’opinion publique, si prompt aux reproches, est séduite. Deux mois à peine après son article expliquant pourquoi il détestait le joueur, l’auteur se répondra à lui-même avec un nouvel article nommé « Pourquoi j’adore Jürgen Klinsmann ».

Le paria devenu populaire

Sa popularité explose les compteurs. Son maillot est vendu à plus de 150 000 exemplaires et sa statue est même introduite chez le Madame Tussauds Museum (l’équivalent anglais de notre musée Grévin…Tu sais… Avec les statues de cire parfois réussies, parfois totalement à côté de la plaque…). La réconciliation est définitivement actée, lorsqu’à la fin de la saison, il est désigné joueur de l’année FWA. Un titre décerné par l’association des journalistes sportifs anglais ! La boucle est bouclée pour l’Allemand qui ne s’éternisera cependant pas du côté de Londres. Durant l’été, les sirènes de Munich et du Bayern vont sonner pour le rapatrier vers sa terre natale… Après avoir conquis les cœurs, à défaut d’avoir conquis les trophées…

Si cette histoire a ravivé ta nostalgie des années 80-90, tu devrais peut-être jeter un œil à notre collection de maillots rétro. Tu devrais pouvoir te faire plaisir.

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